On surveille une série de critères relative aux températures

Depuis la canicule de 2003, les pouvoirs publics ont mis en place des indicateurs d'alerte fonctionnant comme des seuils d'intensité et permettant à l'Institut de Veille Sanitaire d'anticiper les vagues de chaleur. Ces critères portent le nom de "seuils biométéorologiques" : ils regroupent d'une part des données météorologiques fournies par Météo France (la température maximale mesurée en journée, la température maximale atteinte la nuit et la durée pendant laquelle ces températures sont enregistrées), et d'autre part des données sanitaires (indicateurs de mortalité et de morbidité suivis quotidiennement). Ce plan comprend quatre niveaux allant de vert, veille saisonnière à rouge, canicule extrême.

Niveau vert : veille saisonnière

Le niveau vert ne correspond pas nécessairement à des périodes de chaleur, qu'elles soient modérées ou intenses. Il s'agit simplement d'une veille saisonnière. Celle-ci est mis en place en "mode veille" à partir du 1er juin (le début de l'été météorologique) et continue jusqu'au 15 septembre. Il ne se passe rien de particulier mais la surveillance des prévisions météo est accrue afin d'anticiper d'éventuelles montées des températures. Si les températures commencent à monter avant le 1er juin ou restent hautes après le 15 septembre, la veille saisonnière peut être activée en amont et continuer après tant que les températures n'ont pas baissées. Si les températures commencent à monter durant cette période, le plan canicule peut monter du niveau vert aux niveaux jaune, orange ou rouge.

Niveau jaune : pic de chaleur

Le niveau jaune correspond au deuxième niveau du plan de vigilance canicule. Il permet d'avertir le grand public de l'arrivée d'un pic de chaleur ne constituant pas encore une canicule et ne durant donc qu'un ou deux jours. Mais ces niveaux de chaleur pouvant tout de même déjà être dangereux pour les plus fragiles, il permet de renforcer les actions de communication. Ces actions incitent à prendre des mesures dans les maisons de retraite ou à proposer de l'aide aux personnes isolées.

Quand déclenche-t-on le "plan de vigilance orange" ?

Le "plan de vigilance orange" correspond au troisième niveau de mobilisation : il est déclenché si de fortes chaleurs persistent durant au moins trois jours et trois nuits consécutives. Dans ce contexte, le terme de "canicule" est communément utilisé. Les températures de référence varient en fonction de la région : par exemple, il faut au moins 31°C le jour et 21°C la nuit à Paris, 36°C le jour et 21°C la nuit à Toulouse, 34°C le jour et 22°C la nuit à Lyon etc... A ce niveau, le préfet doit commencer à mettre en place les mesures prévues en fonction de la situation géographique de son département. Il permet aussi de déclencher d'autres plans liés aux différents services :

  • Le plan bleu pour les établissements accueillant les personnes âgées et handicapées
  • Le plan blanc pour la planification des établissements de santé
  • Le plan rouge pour la sécurité civile et les pompiers afin d'organiser la coordination en cas de situation exceptionnelle (plan que l'on retrouve aussi durant les catastrophes naturelles comme les innondations)
  • Le plan vermeil qui permet de proposer des services aux personnes âgées isolées, handicapées, fragiles ou malades.

Qu'est-ce que le niveau rouge, le niveau de "mobilisation maximale" ?

Au delà du plan de vigilance orange, il existe encore un quatrième et dernier niveau intitulé "mobilisation maximale" (niveau rouge). Ce niveau est déclenché quand les chaleurs sont très intenses, sur une longue durée et une très large zone géographique. Le Premier Ministre prend alors le relais des préfet en cas d'extension de la crise au delà du champ sanitaire et social. Les dommages collatéraux observés peuvent être de différentes natures comme la pénurie d'eau potable, la difficulté dans l'approvisionnement en électricité, les feux de forêt, la saturation des établissements de santé etc... Il peut alors activer la CIC (Cellule Interministérielle de Crise) et demander une mobilisation maximale des secours. Les actions entreprises visent donc à porter secours aux populations en difficulté.

Plus les nuits rallongent, moins le risque de canicule est élevé

Même en période de forte chaleur estivale, plus les nuits sont longues, moins les seuils de canicule ont de risque d'être atteints. Ainsi, en début ou fin de saison, il est tout à fait possible que les conditions météorologiques d'une canicule soient observées durant une voire deux journées, mais sans déclencher le plan de vigilance orange tant les nuits gagnent en fraîcheur dès la fin août. C'est notamment pour cette raison que la veille saisonnière s'achève tous les ans dès le 15 septembre. (sauf évidemment si des conditions météorologiques particulières justifient son maintien). Cependant, depuis quelques années, on a pu constater des épisodes caniculaires très précoces, dès le mois de mai et jusque fin septembre. Pour cette raison la période de veille a été étendue d'un mois. Elle commençait avant au 15 juin (1er juin aujourd'hui) et se terminait le 31 août (15 septembre aujourd'hui).