De quoi s'agit-il ?

La température ressentie est un indice (donc théoriquement sans unité) élaboré de manière empirique et établie d'après des résultats d'essais cliniques. Elle dépend du vent, est inférieure de quelques degrés à la température "traditionnelle", et n'est, sous cette forme, applicable que pour des températures comprises entre 5°C et -45°C. La mesure des températures classiques, telle qu'elle est effectuée par Météo France, se fait sous abri à 1,5m du sol, tandis que les températures ressenties intègrent la force du vent. Cette dernière est inversement proportionnelle de la température ressentie. En d'autres termes : plus le vent souffle fort, plus la température ressentie baisse. On l'appelle aussi refroidissement éolien, ou "facteur vent".

Comment explique-t-on ce différentiel ?

En période de froid intense, le vent fait évaporer l'eau à la surface du corps, et cette évaporation demande de l'énergie. Cette énergie est prise à l'organisme qui dégage de la chaleur. En conséquence, la sensation de froid induite par le vent s'ajoute à la température réelle de l'air ambiant, ce qui fait baisser la température à la surface du corps, conduisant à une sensation de froid plus intense. Au Canada, où chacun sait que la sensation de froid est beaucoup plus grande par vent fort que par temps calme, les températures peuvent atteindre -40°C. La température ressentie est donc prise très au sérieux, à tel point que cette information est affichée un peu partout dans la rue depuis quelques décennies au même titre que l'on affiche ici la température "réelle". La connaissance du facteur vent peut en effet aider à prévenir les engelures pouvant potentiellement apparaître seulement une quinzaine de minutes après le début de l'exposition au froid.

Comment calcule-t-on la température ressentie ?

Il existe une équation dont les variables sont la température ambiante et la vitesse du vent. Ainsi, pour une température sous abri de -5°, avec 30 km/h de vent, on obtient -13 de température ressentie. Avec 50 km/h de vent, cela donne -15. Quelques recherches sur Internet permettent de prendre connaissance d'une foule d'équations faisant également intervenir le rayonnement global et/ou le taux d'humidité : il existe en effet de nombreuses variantes mesurant un indice de ressenti la nuit, à l'ombre ou au soleil. Il s'agit d'une information complémentaire à prendre avec précaution et qu'il faudrait, idéalement, toujours adjoindre à la température "traditionnelle" en degré Celsius, tant cet indice affiche des valeurs extrêmes favorisant le sensationnalisme.

Comment reconnaître un vent fort ?

Dans les bulletins météo standards, le vent est généralement exprimé en km/h. Si l'on a en général une bonne notion de ce que cette vitesse représente lorsqu'on se déplace en voiture ou en vélo par exemple, il n'et pas toujours évident de réaliser ce que cela représente quand on parle de vent. Ainsi, si l'on se retrouve en extérieur par temps très froid et sans accès à un bulletin météo récent, il peut être intéressant de savoir estimer la vitesse du vent en regardant les éléments qui nous entourent.

  • À partir de 10 k/h, on commence à ressentir le vent sur notre visage.
  • À partir de 20 k/h, les petits drapeaux flottent.
  • À 30 k/h, les petits arbres commencent à bouger et le vent soulève les feuilles.
  • À 40 k/h, les petits arbres peuvent plier et les grands drapeaux flottent.
  • À 50 k/h, il devient difficile d'utiliser un parapluie et les plus grosses branches d'arbre bougent.
  • À 60 k/h, il devient difficile de marcher face au vent et ce dernier peut provoquer des dégâts matériels (voitures, maisons)
  • À partir de 80 k/h, on considère que le vent est un véritable danger tant en piéton que sur la route.
  • On considère que c'est une tempête (sur terre) quand les rafales de vent dépassent les 90 k/h et il est recommandé, autant que possible, de ne pas sortir.

L'indice humidex pour une température ressentie en été

Si le terme de "température ressentie" n'est techniquement applicable qu'aux températures froides (en dessous de 5°C), on voit aussi depuis quelques années apparaître un indice de température ressentie en été et lorsqu'il fait chaud (à partir de 21°C). La température ressentie en été est calculée sur la base de l'indice humidex, c'est à dire en prenant en compte la température réelle et le taux d'humidité de l'air. A partir d'une certaine température, le corps doit libérer de la chaleur pour maintenir un équilibre, c'est le principe de la transpiration. L'évaporation de la sueur permet de refroidir la peau. Mais lorsque l'humidité ambiante est trop élevée, cela réduit l'efficacité de la transpiration et donne ainsi une sensation de chaleur plus intense. Comme en hiver finalement, la température ressentie est principalement due au principal phénomène qui influence la régulation naturelle du corps en cette saison. Le calcul de l'indice humidex est fait de telle façon que l'on peut voir que plus la température réelle est élevée, plus l'humidité aura une de l'influence sur la température ressentie.

  • À 21°C, l'humidité n'aura une influence qu'à partir de 50% et ne fera monter la température ressentie qu'à 22.
  • A 30°C, la température ressentie monte à 31 dès 30% d'humidité.
  • A 35°C, la température ressentie monte à 38° pour la même humidité de 30%.
  • A 40°C, la température ressentie monte à 43° avec seulement 20% d'humidité et 55 pour seulement 50% d'humidité.

Les limites de cette notion

Aucun de ces indices n'est parfait. Si la température, la pression ou l'humidité sont des données physiques objectives, la température ressentie fait en revanche intervenir des critères biologiques, dépendant d'une multitude de facteurs (vêtements portés, exposition au soleil...) et variant d'un individu à l'autre (fatigue, stress, effort physique...). Bien qu'il s'agisse d'un indice et non d'une température à proprement parlé, la température ressentie souligne avant tout l'importance du vent dans la sensation du froid. Mais il s'agit également de faire prendre conscience qu'il existe des catégories de population (comme les sans-abris) exposées perpétuellement au froid et aux éléments de manière générale. Mais il ne faut pas y voir un indicateur absolu, plutôt un indice relatif, sans véracité scientifique (à l'instar de l'humidex prenant en plus en compte l'humidité de l'air, ou encore l'indice solaire).