La température idéale de la salle

La température (avec quelques autres critères) est un point indispensable à contrôler afin de garantir la durabilité des serveurs. Afin de garantir que la température reste dans des valeurs acceptables, on dispose des sondes thermiques contrôlables à distance en différents points de la salle. On peut se contenter d'une sonde au niveau le plus chaud de la baie et d'une autre pour capter la température ambiante de l'air. Mais pour les plus grandes salles, on on conseille un nombre plus élevé de sondes, à l'entrée supérieure, centrale et inférieure des armoires notamment !

Il est ensuite nécessaire de s'intéresser aux températures habituellement pratiquées et conseillées. La température communément admise pour une salle de serveurs est finalement assez proche des températures de confort pour les humains. Elle oscille entre 18 et 27°C, avec une sorte de consensus autour de 23°C. Cela dépend cependant beaucoup de la qualité du matériel et de son année de fabrication. Plus le matériel est ancien, moins il tolère des températures élevées, ce qui explique pourquoi il faisait beaucoup plus froid dans les salles serveur il y a encore une quinzaine d'années (une température de 16°C était l'idéal à l'époque). Le matériel plus récent peut maintenant supporter des températures plus élevées, ce qui permet des économies sur la climatisation. En effet, en augmentant la température de la salle d'un degré, il est possible d'économiser jusqu'à 4% d'énergie.

L'humidité idéale de la salle

Comme souvent, les dangers de l'humidité sont beaucoup moins connus. S'il semble évident qu'une humidité trop élevée n'est pas bonne pour le matériel informatique, on oublie aussi souvent que c'est le cas d'une humidité trop basse.

Une humidité trop élevée s'accompagne de condensation qui peut être aggravée pour une mauvaise ventilation. Et comme on peut s'en douter, la présence d'eau dans les périphériques est néfaste : rouille, dégradation du matériel et même développement de moisissure amplifiée par l'obscurité de ces pièces.

Une humidité relative basse (en-dessous de 40%) est dangereuse car elle est source de décharge électrostatique. Ces décharges passent généralement inaperçues car elles sont peu apparentes, mais elles peuvent provoquer des dégâts bien souvent non couverts par les garanties du fabricant, comme par exemple, la décomposition du plastique des équipements entraînant un vieillissement accéléré du matériel.

En définitive, comme pour la température, le taux d'humidité idéale d'une salle serveur est équivalente à celle qui est confortable pour les humains. Elle se situe aux environs des 50% avec une tolérance entre 40 et 60%.

L'importance de la pression

En plus de ces deux critères indispensables que sont la température et l'humidité, la pression est aussi un paramètre à prendre en compte et à surveiller. En installant des capteurs de pression, cela permet de s'assurer que la ventilation est optimale dans la salle mais aussi au niveau des conduits. Tout comme les sondes de température ou d'humidité transmettent un signal en cas d'anomalie, les sondes de pression mesurent la pression dans le local et la pression différentielle au niveau des filtres à air et préviennent en cas de problème.

Comment optimiser l'installation de la salle ?

Notons pour commencer que les salles avec ventilation via le faux plancher sont en général mieux conçues (mais beaucoup plus chères). Par ailleurs, les constructeurs proposent des produits grâce auxquels il est désormais possible d'optimiser le flux d'air. Pour commencer, il est préférable de n'utiliser que des baies fermées devant, derrière et sur les côtés, afin que l'air circule de bas en haut, puis d'utiliser des allées confinées dans le faux plancher pour amener l'air froid jusque sous les baies. Le faux plancher doit contenir des trous permettant des aérations larges sous la baie. Il est également nécessaire d'optimiser le câblage pour s'assurer de la bonne circulation de l'air. Gardez de la place entre les équipements et les portes des baies que vous garderez constamment fermées, et concentrez les équipements les plus froids en bas. Enfin, si de forts points de chaleur sont détectés, alors il convient de prévoir une ventilation à l'intérieur même du rack pour prévenir tout incident matériel.

Comment agir en cas de panne de la climatisation ?

Une panne de la climatisation, une coupure de courant, un orage sont autant de risque qui peuvent transformer la salle serveur en fournaise : soyez réactif car la température peut très rapidement atteindre 35 à 40°C surtout en été. Or, à cette température, les onduleurs et les serveurs se dégradent extrêmement vite, réduisant à coup sûr leur durée de vie. Dans l'immédiat, vous pouvez commencer par contacter le prestataire qui s'occupe de l'entretien. Puis, éteignez proprement les serveurs les moins indispensables afin de ralentir le réchauffement de la salle : cela vous permettra probablement de garder les serveurs critiques allumés le plus longtemps possible. Évidemment, l'idéal serait d'être prévenu afin d'agir dès la panne de climatisation survenue : en tout cas, aujourd'hui, si elles sont correctement configurées, la plupart des climatisations déclenchent une alarme en cas de panne.