Quelles sont les caractéristiques de l'été indien ?
L'origine de l'expression remonte à il y a environ deux siècles : au sens strict, l'été indien (appelé aussi l'été des indiens) est un phénomène météorologique observé exclusivement en Amérique du Nord, principalement au Canada et dans le Nord des Etats-Unis (Pennsylvanie et région des grands lacs). En France, c'est la fameuse chanson de Joe Dassin qui popularise cette notion. Si l'expression est peu à peu adoptée ici pour nommer la période de redoux qui peut survenir au cours de l'automne, le réel été indien est en fait très rare dans nos contrées. En fait ce redoux doit répondre à un certain nombre de critères précis que nous voir en détails ici.
Quand l'été indien se produit-il ?
Le phénomène est relativement aléatoire puisqu'il n'a pas lieu tous les ans. En France, cette fameuse période de redoux automnale peut en fait rarement être réellement appelé été indien car ne correspondant pas à tous les critères. Néanmoins, on s'accorde à dire que l'été indien peut subvenir entre début octobre et mi-novembre. En France, avant la fameuse chanson de Joe Dassin, on appelait ce redoux automnal l'été de la Saint-Denis (9 octobre) ou, comme en Italie, de l'été de la Saint-Martin (11 novembre). En Suède, il est question de l'été de la Toussaint (1er novembre). Les espagnols évoquent l'été de Saint-Michel (29 septembre), tandis qu'en Angleterre, on parle de l'été de la Saint-Luc (18 octobre). En Allemagne, c'est l'été des vieilles femmes, des bonnes femmes en Russie ou encore des fougères en Bretagne. On peut d'ailleurs noter que la Saint-Martin correspond exactement à la période opposée aux Saints de glace (entre le 11 mai et le 14 mai). Bien sûr, ces dictons populaires revêtent forcément un caractère discutable, d'autant qu'ils ne traduisent une éventuelle réalité que pour l'hémisphère nord, mais il permettent de confirmer que ce phénomène est, en effet, plutôt observé de début octobre à mi-novembre.
Quels sont les critères de l'été indien ?
L'été indien ne se caractérise pas seulement par l'arrivée d'une journée d'automne particulièrement douce et ensoleillée, en particulier en Amérique du Nord, d'où le terme est originaire.
Tout d'abord, il s'agit d'une période de redoux succédant à une première période de gel automnal. Ce critère est très important car c'est souvent ce qui fait que la plupart des périodes de redoux automnales en France et en Europe ne se qualifient pas réellement comme été indien. En effet, grâce au gulfstream qui adoucit le climat, les premières gelées sont bien plus tardives qu'au Canada. De ce fait, bien que les températures puissent avoir fortement baissées avant le redoux, elles sont en fait rarement tombées en-dessous de 0°C (sauf dans les régions de montagne).
Ensuite, ce qui fait un été indien, ce sont bien sûr de belles journées largement ensoleillées et sèches (moins de 5 mm de précipitations par jour), avec des matins brumeux, et les nuits souvent bien plus froides : on constate généralement des températures de journée bien supérieures à la normale et des températures de nuit sensiblement dans la moyenne de saison.
Enfin, Il est communément admis par les météorologues qu'un "été des indiens" dure au moins trois journées durant lesquelles la température maximale mesurée en journée dépasse d'au moins 5°C les normales de saison. Si toutes ces conditions sont rassemblées alors on peut considérer qu'on est en présence de ce phénomène météorologique.
L'été indien en tant que phénomène météorologique
Au début de l'automne, la différence de température entre l'équateur et le pôle (Nord pour l'hémisphère nord) et de ce fait, les dépressions météorologiques se situant au niveau des pôles en été, se décalent vers les Sud et les régions tempérées. Ceci, couplé avec la diminution des heures d'ensoleillement, fait que les températures baissent en automne et donnent potentiellement du gel. Mais dans le même temps, les zones stagnantes de haute pression se déplacent encore assez lentement : il arrive donc qu'il s'écoule plusieurs jours entre chaque dépression. Les vents chauds des tropiques peuvent ainsi s'infiltrer et fixer des anticyclones pendant quelques jours. Les anticyclones sont des zones de l'atmosphère où la pression est plus élevée et qui se caractérise par un air chaud, doux et sec, ce qui favorise bien sûr la possibilité d'un été indien. En Amérique du Nord, le brouillard peut s'expliquer par le fait que l'air chaud qui vient du Golfe du Mexique est humide : à la fraîcheur de la nuit, succède la condensation produite au sol et donc la constitution d'une brume matinale.
Les inconvénients de l'été indien
Les températures diurnes dépassent parfois les 25°C, et on peut être tentés de revenir à des tenues légères d'été. Mais il faut rester prudent car, avec les journées beaucoup plus courtes que durant le véritable été, les amplitudes de température sont souvent très élevées : matins froids et après-midi chauds. C'est le risque d'avoir froid et de se fatiguer plus vite, faisant baisser les défenses immunitaires et ainsi favorisant les contaminations par les virus de l'automne.
L'été indien peut avoir certaines conséquences sur l'environnement. Les cours d'eau traditionnellement sujets à la sécheresse en été se voient de nouveau momentanément asséchés (aucune précipitation pendant parfois plus d'une semaine), d'autant plus maintenant que les canicules et périodes de sécheresse peuvent durer de plus en plus tardivement dans l'été.
Par ailleurs, l'absence de vents en zone urbaine et l'inversion des températures empêchent la dispersion atmosphérique des polluants, tandis que le temps doux et le sol asséché par la chaleur de l'été et recouvert de feuilles d'automne augmentent sensiblement les risques de feux de forêts.
