Qu'est-ce que la pollinose ?

La pollinose est une allergie causée par le grain de pollen produit par les organes mâles des plantes. Cette allergie bien connue est plus communément appelée rhume des foins et constitue une des causes possibles de rhinite allergique (laquelle peut également être provoquée par la poussière, les acariens, les microbes, la pollution ou même parfois le soleil). Comme pour toutes les allergies, les pollens (ceux naturellement allergènes ou qui le sont devenus suite à une forte pollution atmosphérique) en entrant dans notre organisme, provoquent une réaction importante du système immunitaire et tous les symptômes qui sont associés au rhume des foins.

En France, le rhume des foins peut toucher jusqu'à 25% de la population avec des intensités très variables. Arrivant généralement au mois d'avril, la pollinose est provoquée par les pollens issus des plantes herbacées ou graminées (très présentes notamment dans les champs de fourrage) qui font irruption dans l'air lorsque les jours rallongent et qui sont transportés par le vent. S'agissant des autres pollens, le pourtour méditerranéen connaît également un risque élevé d'allergie au pollen de chêne. Au cours de la saison et en fonction des régions, il faut aussi se méfier des pollen de frêne, châtaignier, aulne, saules, oliviers, peupliers et bien d'autres.

Quels sont les facteurs retardant la pollinisation ?

Le début et l'intensité de la pollinisation dépendent en grande partie des conditions climatiques. Arrivant généralement en avril, le début de la pollinisation peut accuser un certain retard en cas de mauvaises conditions météorologiques. Si cela peut être problématique pour les cultures, les personnes souffrant de rhume des foins y voient un petit répit avant le début des hostilités. Plusieurs phénomène peuvent retarder l'arrivée de la pollinisation :

  • Un hiver particulièrement froid et un printemps tardif ralentissent la croissance des plantes.
  • Des épisodes de gel tard dans le printemps peuvent aussi retarder voire stopper la croissance de certaines plantes.
  • Un printemps particulièrement pluvieux va rabattre les pollens au sol et ralentir leur propagation. Ce qui permet aussi d'assainir l'air et donne un répit aux allergiques.

En effet, un temps frais et humide tend à freiner les ardeurs des herbacées à une période où pourtant, habituellement, elles explosent : les vents forts emportent les pollens et les diluent dans l'atmosphère, tandis que la pluie assainit l'air et nettoie les dépôts. C'est ce qui est arrivé en avril 2013 par exemple et s'est reproduit, dans une partie de la France en avril et mai 2024, lorsque les conditions météorologiques habituelles du printemps se sont faites attendre : les faibles températures et les pluies abondantes ont retardé de plusieurs semaines l'éclosion d'une grande quantité de plantes, retardant également les effets de la pollinose.

Quels sont les facteurs favorisant la pollinisation ?

Le premier facteur de pollinisation, c'est la montée rapide des températures avec l'arrivée du printemps : en effet, une forte amplitude thermique, c'est le signal pour les plantes de relâcher un maximum de pollen dans l'air pour commencer à "se reproduire". De même, un hiver doux avance le début de la pollinisation.

Un autre facteur important pour la pollinisation, c'est le vent. Si les insectes comme les abeilles ou les papillons sont en grande partie responsables pour la pollinisation, des vents forts favorisent la dispersion des pollens mais aussi, dans le même de la pollinose.

Ces facteurs engendrent un pic d'allergies saisonnières et des symptômes forts et soudains. Bien que la saison pollinique puisse avoir plusieurs semaines de retard, le sud de la France présente systématiquement un risque allergique élevé, en particulier les vallées du Rhône et de la Garonne avec leurs vents forts et chauds. Le risque est en revanche beaucoup plus faible au nord de la Seine.

La pollution est également un facteur de la pollinose : la forte présence d'oxyde de carbone augmente et booste la production de pollen dont les grains sont à la fois plus nombreux et plus gros. Enfin, si un important volume de précipitation est de nature à repousser le début de la pollinisation et à diminuer ses effets, cela a en revanche un impact aggravant sur la production de pollens au cours de l'année suivante.

Quels sont les symptômes du rhume des foins ?

Ce qu'on appelle couramment le rhume des foins (appelé ainsi car on le pensait lié au foin même et pas au pollen), est en fait, médicalement parlant, une rhinite allergique saisonnière (ou pollinose). Si le pic se trouve plutôt durant le printemps, l'exposition au pollen peut s'étaler de la fin de l'hiver au début de l'automne en fonction des plantes. Le noisetier est par exemple actif dès la fin de l'hiver alors que le pollen d'ambroisie n'arrive qu'en fin d'été. Ainsi, en fonction des pollens auxquels vous êtes le plus sensible, vos symptômes peuvent arriver en décalé par rapport aux autres personnes allergiques.

Les symptômes arrivent le plus souvent dès l'enfance et se manifestent rarement qu'à partir de l'âge adulte. Cependant, avec une pollution grandissante et un éventuel changement de cadre de vie qui vous expose plus et plus souvent au pollen, une allergie à peine notable peut s'aggraver ou se déclarer, même à l'âge adulte.

De bénins à très sévères, les symptômes peuvent parfois devenir invalidant. Mais dans la très large majorité des cas, il sera question de symptômes désagréables mais tolérables :

  • Crise d'éternuements
  • Toux
  • Asthme
  • Nez bouché, écoulement nasal, irritation et picotements du nez
  • Démangeaisons de la peau et eczéma
  • Conjonctivite : yeux rouges, irrités, secs ou au contraire larmoyants, sensation de sable dans l'œil, écoulement
  • Fatigue et maux de tête

Le diagnostic étant assez facile à dresser, il est rarement nécessaire d'effectuer des examens complémentaires (à l'exception de tests cutanés si une désensibilisation est envisagée). Néanmoins, en cas de symptômes trop incommodants, il est indispensable de consulter un médecin.

Quels sont les remèdes au rhume des foins ?

Le meilleur remède contre le rhume des foins est de savoir comment éviter, autant que possible le pollen dans l'air. Il est recommandé d'éviter de se promener si le temps est sec, venteux ou orageux car c'est le moment où les pollens sont le plus présent dans l'air. Au contraire, la pluie et l'humidité ambiante rabat le pollen au sol. Profitez donc d'une petite promenade sous la pluie ou juste après la pluie pour un peu de répit par rapport à vos allergies.

Si vous allergique, il est aussi important d'aérer régulièrement votre intérieur pour renouveler l'air. Attention cependant, faites-le plutôt tôt le matin ou après le coucher du soleil quand les températures sont plus fraîches et le pollen moins présent dans l'air. Vous pouvez aussi investir dans un purificateur d'air qui pourra filtrer le pollen qui entre dans votre intérieur.

Si possible, il est préférable d'éviter les zones urbaines où la pollution peut aggraver le caractère allergisant de certains pollens, et préférer les régions montagnardes, pratiquement libres de pollen.

Si vous prévoyez de partir en vacances ou souhaitez simplement pouvoir prévenir une éventuelle grosse crise, il est possible de consulter régulièrement une carte de vigilance des pollens afin d'anticiper les éventuelles alertes.

En terme de remède, les antihistaminiques restent la solution la plus efficace contre l rhume des foins. Un certain nombre d'entre eux sont disponibles en pharmacie sans ordonnance. Cependant, ce ne sont pas forcément les plus efficaces et adaptés à votre cas. Il peut donc être intéressant de consulter un médecin qui pourra vous prescrire différents antihistaminiques à tester jusqu'à trouver celui qui vous convient.

Il existe aussi des collyres anti-allergiques en cas de conjonctivite allergique mais aussi des gouttes nasales qui permettent de désinfecter le nez et désenfler les muqueuses.

Par ailleurs, la désensibilisation est le seul traitement qui donne des résultats durables car elle agit contre les causes de l'allergie elle-même.