Quels sont les risques du monoxyde de carbone pour la santé ?

Le monoxyde de carbone (CO) est extrêmement toxique : il se mélange à l'air et, lorsqu'il est respiré, pénètre dans sang par les poumons. Il se substitue alors à l'oxygène et perturbe lourdement le transport de ce dernier par les globules rouges. Par conséquent, les organes sont mal oxygénés et en particulier le cerveau. Ainsi, dans le moins pire des cas, le monoxyde de carbone peut provoquer maux de tête, nausées, vomissements, fatigue ou malaise : on parle alors d'intoxication faible ou "chronique". Dans certains cas, une intoxication peut entraîner des troubles du comportement, des pertes de connaissance, une asphyxie, une paralysie musculaire et parfois des séquelles à vie : on parle cette fois d'intoxication grave. Il ne faut jamais la sous-estimer : son action est parfois extrêmement rapide jusqu'à entraîner, en quelques minutes à peine, le coma voire le décès.

Comment s'en prémunir efficacement ?

Le danger de ce gaz provient essentiellement du fait qu'il est inodore, invisible et non irritant. Dans ces conditions, bien qu'il soit indétectable, il reste relativement facile de s'en prémunir. Quelques considérations simples suffisent d'ailleurs amplement à prévenir un risque d'intoxication. Le plus sûr reste encore de solliciter l'avis d'un professionnel (plombier-chauffagiste, ramoneur...) qui va s'employer à vérifier la fiabilité de l'ensemble de vos installations : chaudières, chauffe-eaux, chauffe-bains, cheminées, inserts, poêles, conduits d'aération... En effet, si vos appareils ne sont pas correctement entretenus, alors les combustibles y brûleront mal, ce qui peut entraîner une émission de CO. De même, si l'air de votre logement n'est pas suffisamment renouvelé, alors la combustion au sein de vos appareils sera incomplète et entraînera l'émission de monoxyde de carbone.

Quelques pratiques à recommander ou à proscrire absolument

Les bonnes pratiques incitent à veiller à la bonne ventilation du logement, et bien sûr, plus particulièrement durant les périodes de chauffage. Prenez l'habitude d'aérer quotidiennement votre maison ou appartement, pendant au moins une dizaine de minutes, et ce, même par temps froid. De même, veillez à ce que les entrées et sorties d'air (cuisine, salle de bain, salle d'eau) ne soient jamais obstruées. Notez qu'un chauffage d'appoint n'a pas pour vocation de fonctionner en continu : il ne doit être actif que dans le cadre d'une utilisation courte ou intermittente. Par ailleurs, les appareils à combustion (barbecue, brasero, cuisinière, groupe électrogène, réchaud de camping...) sont à proscrire en milieu fermé et ne doivent jamais servir à vous chauffer. Sachez également que pour l'installation d'un appareil à gaz, un certificat de conformité doit toujours vous être délivré. Enfin, prévoyez au moins un ramonage mécanique annuel de votre cheminée.

Comment réagir en cas de soupçon d'intoxication ?

Si vous pensez avoir identifié une intoxication au monoxyde de carbone, ne tardez plus à aérer vos locaux en ouvrant portes et fenêtres. Dans la foulée, arrêtez immédiatement les appareils à combustion. Si le danger paraît grand, évacuez les locaux et attendez l'avis d'un professionnel avant de réintégrer les lieux. En cas d'intoxication, les premiers secours consistent avant tout à éloigner dès que possible la victime du lieu d'exposition, le tout, évidemment, sans se mettre soi-même en danger. Bien sûr, n'hésitez pas à appeler les secours (18 pour les pompiers, 15 pour les urgences). Pratiquez enfin le massage cardiaque et le bouche-à-bouche. Une fois pris en charge, le principal traitement médical pour une intoxication au CO est l'inhalation d'oxygène à 100% via un masque bien ajusté : l'oxygène accélère la dissociation du monoxyde de carbone et améliore l'oxygénation tissulaire.